les rumeurs prennent leur envol ; et les murmures perdurent. on te dit retourner dans les draps de celui qui t'a déjà brisé, l'égo écrasé, le coeur bousillé. l'attention de nam happée par cette éventualité, bien plus que les tourmentes charnelles de son pote, ses pas le menaient en bas de ton dortoir. un simple hey, j'suis en bas. un verre ? balancé sur kakaotalk, la patience mise à l'épreuve jusqu'à ce que tu descendes de ta (fausse) tour d'ivoire.

dans un naturel qui vous ressemble tant, il passe son bras par-dessus tes épaules pour initier une accolade. sa joue se pose, furtivement, sur le haut de ton crâne décoloré avant de s'exprimer. je t'emmène ou t'as à peine le temps pour une rencontre interdite ? sourire malicieux au bord des lèvres alors qu'il te sait à l'épreuve du danger.

-- quelques messages presque anodins qui circulent sur les téléphones ; une roulette russe régulièrement tournée jusqu'à ce qu'une balle finisse finalement par s'échapper du canon de l'arme braquée entre ses deux yeux.
love devrait en avoir quelque chose à faire - et pourtant, rien ne se passe tandis qu'elle fixe les mots délaissés sur l'écran de son téléphone.ce n'est pas la mention de raewan qui vient froisser son coeur - mais bien les autres paroles, celles si bien pesées qu'elles viennent lui rappeler que la solitude vient trop souvent l'embrasser.
et alors qu'elle reçoit ton message, la demoiselle ne peut masquer sa surprise. ta présence depuis un moment devenue rare - rendez vous plus difficiles à obtenir sous couvert d'un emploi du temps trop chargé.
(mensonge).
et pourtant, elle attrape un sweat, une paire de baskets et se trouve quelques minutes plus tard au pied de son immeuble, incapable de t'envoyer balader, ta présence trop vitale pour encore totalement s'en passer. un peu idiote - elle te rend ton étreinte, un peu sceptique pourtant. non t'inquiète, j'ai le temps. et son regard, presque plissé, parcours ton visage en quête de quelconque signe tandis que tu t'écartes. mais non. t'es bien là, bien toi, ton fichu sourire perché au rebord de tes lèvres, mais qui n'arrive pourtant pas à la rassurer. c'est plutôt que j'ai pas l'habitude de te voir débarquer comme ça à l'improviste. qu'elle rétorque, entamant la marche dans les rues bétonnées de séoul, en quête d'un bar à l'abris des regards.

les mains qui quittent tes épaules pour s'enfoncer dans les poches de son pantalon ; il hoche la tête, satisfait de ta réponse, alors que tes pas vous emmènent dans la nuit. le regard posé sur la ruelle, il plisse légèrement les paupières à ta remarque. l'coeur qui s'agite (un peu), à comprendre que tes mots ne sont jamais anodins. choisis avec minutie pour ne jamais trop en dire, le laisser deviner tes sentiments mâchouillés. et alors, t'as le coeur qui palpite ? qu'il dit en se penchant vers toi, son épaule venant se coller à la tienne en même temps qu'un sourire fier peint ses lèvres – il aimerait apporter de la légèreté à votre échange (à tes émotions brouillons). t'attendais peut-être quelqu'un d'autre. à vouloir savoir si the bird disait vrai, si tes nuits étaient de nouveau agitées par la présence de celui que nam a toujours su détester.

-- elle voudrait parfois pouvoir réellement te détester – alors que ton simple contact suffit à la réchauffer. le coeur qui rate un battement lorsqu'elle croise du regard ton sourire, celui la même si précieux qu'elle aurait voulu garder pour elle seule à tout jamais. impossible. ce genre de truc ça marque que sur tes vieilles meufs. et son nez se retrousse un peu, tandis que la plaisanterie survole ses mots, et que l'ombre des bâtiments vient dévorer vos visages par strates interposées. un prince charmant peut être... mais c'est raté. à pas admettre que quelque part tu aurais pu l'être. y'a des années. y'a une éternité. dans une autre vie seulement peut être.

la nuit noire venue vous envelopper, voile réconfortant pour ton (vos) coeur abîmé. son rire, sincère, anime la ruelle peu fréquentée. mes vieilles meufs carrément. j'ai jamais été plus loin que 35 ans pourtant. à te savoir peu encline à rire de ses relations, de toutes ces femmes qu'il a pu côtoyer au lieu de te rencontrer. amitié fil rouge, testée année après année. et malgré les épisodes houleux, y a cet amour unique qui persiste, comme un bout d'âme irremplaçable. il arque un sourcil. raté... mais mieux hein. son bras passe autour de tes épaules à nouveau, rapproche ton corps au sien pour se serrer un peu plus autour de ton cou ; comportement enfantin. n'est-ce pas ?! il te lâche presque aussitôt, l'hilarité aux bords des lèvres avant de t'attraper le poignet et de te diriger vers un parc.

--- et y'a la chaleur de ton rire qui vient l'envelopper, comme une caresse chaude contre son épiderme frigorifié. et pourtant malgré la plaisanterie l'amertume persiste quelque part, à sentir que les choses changent sans qu'elle ne puisse rien y faire. seulement prétendre que tout reste figé, pour ne pas se sentir couler. ben voyons et elle lève les yeux au ciel, laisse poindre sur ses lèvres le bourgeon d'un nouveau sourire. t'aimerais bien, mais ça reste à prouver et l'intérieur se comprime face à la proximité, au geste fraternel qui parfois ne la contente pas vraiment. jamais de l'avis j'admets ça, ça gonflerait ton ego disproportionné et malgré ses paroles, la demoiselle se sent un peu revivre, lorsque tu la guides dans le dédale de la cité en quête d'un havre de paix – bien incapable de réprimer son premier instinct, celle de l'adolescente qui renverserait le monde pour ces instants précieux.
et alors que vous vous installez, assis dans la pelouse à l'abris des regards – elle ne peut s'empêcher de t'observer d'un air circonspect. coude reposant sur ses genoux en tailleurs, elle te pointe du doigt. 22h et pas couché ? où est passée ton hygiène de vie irréprochable ?

assis dans l'herbe, il s'allonge à tes côtés, laisse ses yeux s'évader entre les sphères étoilées et le carbone rayonnant. les mains sous sa tête, il tourne son visage vers toi et t'offre un sourire amusé. j'dirais à mon coach que t'as foutu en l'air toutes mes bonnes résolutions. j'te conseille de pas décrocher quand il t'appellera. les matchs qui se succèdent au nom de la k-league et de ses prochains leaders ; une place qu'il se sait envieux, désireux. mais ce soir, il pense à toi. à tes pommettes rosies sous l'ombre de la lune, la fatigue aux portes de ton regard. silence d'argent, il finit par le briser, la question trop importante logée au fond de sa gorge depuis qu'il a lu l'article. tu recommences vraiment à voir raewan ? à s'rappeler comme si c'était hier de tes larmes en prononçant son nom.