Face à toutes ces étoiles,
ce sont tes yeux que je veux le plus sur moi.

Les jambes légères qui se croisent. Seule après la foule exténuante. Le bruit de ses talons en résonne dans les couloirs larges de l’hôtel. Ça claque comme ce compte à rebours qui l’en rapproche de toi.

A en imaginer ton sourire,
mon cœur qui s’emballe.

Puis la voilà devant ta porte. Hésitation. Grande Inspiration. Prête à te retrouver. Et le poing vient en frapper la porte. Une fois. Deux fois. Mais pas plus. Parce que tu sais que c’est elle. Parce que vous vous êtes promis de vous retrouver loin de cet océan impétueux.

Oui.
Juste nous deux.

— On se fuit du regard. On se cherche à peine – les yeux ne s'accrochent qu'à de rares occasions par delà la pénombre, les rires, ces conversations qui manquent de sens.  On ne laisse qu'une traînée de poudre étincelante dans notre sillage en promesse des prochaines heures - celles où l'ont pourra être ensemble sans que le monde n'ait autre chose à redire.

alors voilà, nuri embrasse le silence de l'hôtel comme une rédemption. il retire sa veste d'un geste las - la fatigue de la cérémonie qui se devine à peine sous ses prunelles par de légères creusasse à peine dessinées. une main hésitante qui ne veut pas ruiner son portrait.

il n'attend que toi. repense à ces journées qui se sont étirées sans pouvoir réellement se voir par delà le rythme effréné des promotions.
alors quand il entend ta voix ses pas se dirigent sans aucun doute vers la porte qu'il ouvre sans même observer à travers l'œillet ce visage qu'il se prend parfois à chérir. il attrape ton poignet dès que ses yeux cueillent les courbes de ton faciès, pour te tirer vers lui à l'abris de tous : l'égoïste qui s'éveille de nouveau et se manifeste dès lors que la porte se referme et que son nez se faufile dans le parfum de tes cheveux. félicitations nami. et la soirée semble enfin idéale.

Juste nous,
sans personne pour nous éloigner.

Et toi, comment tu vis ces moments sans elle ? Quand tes yeux en offrent leurs attentions à quelqu'un d'autre ? Quand ton sourire en égaye la journée de ceux qui ont la chance de te croiser ? Et penses-tu à elle dans tes moments de solitude ? Ou penses-tu à elle en tout temps ?

Moi. Je pense à toi.
Puis, tu vas peut-être te dire :
C'est con d'être à ce point attachée, non ?

C'est dur les moments sans toi. Puis, les yeux ont du mal à s'accrocher à quelqu'un d'autre, tu sais ? Et ses sourires, elle a de plus en plus de mal à les offrir aux autres, quand elle aimerait simplement en égayer tes journées à toi.

Tu la tires. Tu la voles, comme tu sais si bien faire. Ses mains viennent à son tour s'accrocher à toi. Ne pars plus. Ne t'éloigne plus. Comme si c'était possible. Mais qu'importe demain, tu es là en ce moment. C'est tout ce qui compte. Enfin, les épidermes se touchent. Enfin, les regards se croisent. C'était long. Trop long. "J'attendais que ça de te voir." Et ses lèvres rouges viennent en marquer ton cou.

Cette nuit, j'ai envie que demain,
toi, tu me regrettes un peu.

— ce soir là encore, il n'a attendu que l'instant où il pourrait s'étendre à tes côtés et oublier la solitude l'accablant - car tu l'as rendu de nouveau assoiffé d'espérance, et cela l'effraie quand il se prend à y penser. alors il préfère faire taire l'écho de ses réflexions et se noyer à coeur perdu dans les fragrances de ta peau, de ta chevelure, de ses doigts qui glissent le long de ton épiderme comme un mélomane dévalant la mesure.
il retient à peine un soupir alors que ta bouche s'imprègne de lui : il lui semble qu'à cet instant, tu pourrais le boire tout entier, aspirer ce qu'il reste de lui de ce simple geste.
et lorsqu'il s'écarte un peu pour t'observer, il sourit tandis que ses doigts miment la chute de quelques pétales, éloignant une mèche de ton visage. je t'aie vue qu'il chuchote, évoquant les multiples récompenses qui t'ont été allouées.

le monde s'arrête. un instant seulement il lui semble,

parfaite. il le murmure simplement, presque pour lui même alors que le petit prince s'arrache à sa fleur : mais nuri n'a rien d'un chevalier. il ne place pas sa rose sous son verre, mais l'attire contre ses propres lèvres. avide : il pourrait bien la dévorer.

En dépit de ce foutu monde,
je m'accroche à toi.

Elle est idiote. Elle donne, trop sans doute. Ils savent, ils s'amusent à faire couler les perles nacrées sur ses joues. Mais toi. Comme tu es. Ta personne. Sans même jamais t'en rendre compte, tu as été là dans ses obscurités.

Alors je veux te connaître,
chaque bout de toi,
et chacun de tes grains de beauté.

Parce que si vous ne pouvez pas vous offrir le monde - encore -. Vous dire ces vérités effrayantes. Alors, elle te laissera s'accaparer son corps. Parce que les caresses, aussi impétueuses soient-elles, sont toujours mieux que le silence d'une âme égarée. Je te veux. Qu'elle lâche contre tes lèvres affamées, avant de venir se jeter éperdument dans tes bras.

Toi, tout entier.

— le désir palpite constamment sous son épiderme, à la manière d'un fleuve – rien ne l'arrête. l'eau est souveraine, elle s'infiltre, perce la moindre barrière, trace toujours son chemin. tu as cette force, cette attraction qu'il s'efforce de repousser – d'ignorer.
mais lorsque ton souffle s'écrase contre sa peau, que ta bouche l'effleure, nuri se sent flancher. pourtant là encore, il s'éloigne avec douceur. garde sa chaleur : un sourire léger se trace sur ses lèvres, tandis que son regard fouille tes traits. T'en es certaine ? à avoir fait de tes limites les siennes. avoir accepté.
(et puis être resté).
son souffle est ératique pourtant – n'attend qu'un accord pour ôter les digues et laisser tes vagues l'emporter.