jo est à la fois anxieuse, excitée, inquiète, perplexe, a mess, really. elle se demande encore pourquoi elle lui a demandé de voir ce film avec elle, alors que la réponse est sous ses yeux. depuis ces rumeurs de relations, elle n’arrêtait pas de penser à hael. foutu sourire charmant qui lui donne des papillons dans le ventre. et pourquoi était-il aussi gentil ? jo se questionne, encore et encore. et si c’est une façade très élaborée ? ça n’en avait pas l’air… elle a essayé de se renseigner discrètement, mais ça n’avait fait qu’accroitre les rumeurs, alors elle s’est résignée à enquêter par ses propres moyens. le problème est qu’elle ne sait pas ce qu’elle veut. une fois avoir découvert la vérité, serait-ce une bonne idée de lui donner son coeur ? elle perd la tête, réfléchit trop. ce n’était qu’une simple soirée, ils allaient regarder un film, puis hael allait rentrer chez lui, et rien ne se passera.

le deuxième problème est qu’elle a beau se répéter que rien ne se passera, elle en est presque totalement déçue. mais ce n’est pas le bon moment, et puis, rien ne lui dit qu’hael voudrait d’elle comme elle le voudrait. elle souffle, nouvelle déception. les relations sont trop compliquées. elle finit de poser des snacks sur la table, snacks qu’elle n’achète pas souvent. régime permanent, surtout maintenant qu’elle est de nouveau en promotion de son dernier single. jo entend la sonnerie de l’interphone, elle court vers la tablette pour ouvrir la porte à son ami, glisse en chaussette sur le parquet brillant. on ne porte pas de chaussures en intérieur, mais elle se sent encore plus petite alors que la porte s’ouvre. « you’re here ! come on in » sourire venant naturellement. au diable toutes ces pensées, c’était une bonne chose de l’inviter ce soir, et s’il se passe plus que prévu, elle n’en sera pas mécontente. jo lui fait de la place pour qu’il la suive à l’intérieur, « i hope the trip was okay.. there’s a few crazy fans sometimes around here » et ça ne l’étonnerait pas d’entendre que the light aient leur propres fans de ce genre. « i’m so glad you’e here » qu’elle chuchote presque, timidité qu’elle n’a pas d’habitude. mais là, ils ne sont qu’eux deux. il n’y a personne d’autre pour surgir d’un couloir et entendre leur discussion ou leur dire d’aller vaquer à d’autres occupations. il n’y a qu’hael et joanne.

ça crépite au fil des minutes passées depuis le dernier message envoyé, puis s'installe au bas du ventre, l'ennemi numéro un de hael : l'anxiété. ça enveloppe la psyché, le palpitant battant de toute vitesse, maintenant que la décision est faite. lorsqu'elle a fait remonter le sujet, il n'a pas pris le temps de penser avant de répondre positivement. l'horreur se peint presque sur son visage, de ce qui pourra arriver, si on apprend de cette visite. rumeurs qui grandiront de plus belles, chuchotement sans fin, angoisse quant à ce qui arrivera s'il continue d'être surpris, agence qui ne sera pas heureux d'avoir le membre d'un pas si récent, mais tout de même jeune groupe. pourtant, il dira bien que ce n'est rien, hael. que ce n'est qu'une journée comme les autres, entre des amis, c'est tout. même si le coeur vacille, même si les questions ne font que remonter à la tête, les et si ? posés de façon innocente, espérance infondées qui resteront ainsi, de cette hantise que ça ne soit pas réciproque. sans courage, à penser ne voir que les signes d'une bonne amie, hael, gamin idiot depuis sa naissance.

il passerait des heures devant son placard si on attendait pas sa présence, distance prise de sa chambre avant de changer d'idée et de se trouver un autre outfit. il s'arrête dans un 7-eleven avant de se retrouver devant l'appartement de jo, courtoisie d'être invité, à ne pas vouloir se présenter les mains vides. les items sont soigneusement choisies, les préférences remarquées qu'hael a minutieusement noté dans un coin de sa tête. et il s'est évidemment assuré qu'on ne le suit pas, à prendre soin de ne pas croiser ces "fans" obsédés jusqu'à ce qu'il arrive chez elle. il s'efforce à masquer l'anxiété lorsqu'il appuie sur la sonnette, les lèvres s'étirant lorsqu'il voit jo lui ouvrir la porte, quelques secondes plus tard. hey, mots soufflés en entrant, mains tenant le sac fermement. yeah, i'm used to it, i'm a pro at evading them, now. il hoche la tête, il s'est fait à l'idée que tout n'est pas rose, dans ce monde. il y a cru, auparavant. avant d'atterrir dans son agence, avant de découvrir que la compétition était féroce. à devoir se défaire de sa nature peu compétitive pour se mettre au même niveau que les autres, il n'a pas été étonné d'y voir une toute autre vue de ce qu'était être un idole, après ses années de training. yeah, me too ! thank you for inviting me. i've brought some things, i didn't want to come empty handed. sa présence seule est assez pour faire plier hael, gamin autant heureux qu'elle d'être là, ailleurs, sans risque, désormais, d'être vu. il aurait cru être plus stressé qu'il ne l'est, maintenant qu'il se retrouve à l'intérieur, que les secondes sont passés, c'est paisible. i hope you like it ! espérance presque certaine d'être accompli, mais ne sait-on jamais.

elle manque de faire une remarque sur les paparazzis qu’ils n’ont absolument pas évités la dernière fois qu’ils se sont vus en dehors de la scène, mais elle sait que ça ne ferait que ternir la bonne ambiance, alors elle garde ces mots pour elle. et puis, elle ne voudrait pas remuer le couteau dans la plaie qui est en train de cicatriser. et joanne ne remarque qu’après avoir fermé la porte qu’il avait apporté de la nourriture « oh, you shouldn’t have, of course i like it » mais elle est bien heureuse de savoir que son futur petit-ami est aussi prévoyant.
pardon.
vous avez mal lu, son simple ami sur lequel elle ne prévoit aucun futur, est prévoyant. elle prend le sac dans les mains, « you got some sweets in here, oh my god, » regard presque coupable vers hael alors qu’elle n’a encore rien mangé, « i haven’t had any sweet in like.. months » c’est terrible. elle le savait avant de signer dans cette industrie, que ça allait finir ainsi, mais ses moindres gestes sont scrupuleusement observés. elle pose ça sur la table avec le reste, et tente sur un ton amusé « i hope you’d like me even if i gain some weight », plus vulnérable qu’elle ne le devrait, à attendre réellement la réponse à cette non-question. joanne a finit par comprendre que c’était ainsi qu’on jugeait les gens, par des petits bouts innocents, des ficelles qu’on tire ça-et-là. elle se déteste d’agir ainsi parfois, même si elle finit par le faire inconsciemment elle aussi.

il ne fera pas la même erreur qu'avant, hael. il a appris de ses erreurs, en est presque devenu paranoïaque à force de douter et de se perdre dans ses propres pensées, à se demander si quelqu'un n'allait pas apparaître devant lui, une caméra en main. attentif à tout depuis ce jour, il n'hésitait pas à tourner en rond une bonne dizaine de fois pour s'assurer que personne ne le suivait avant de se mettre en route là où il allait.

l'idée est délicate, à vouloir se glisser à l'intérieur de l'appartement de jo avec quelque chose, et pour la remercier de l'avoir invité, et pour ne pas sembler rude. à écouter un film, la pensée d'amener des friandises et chips lui est passé immédiatement. même si l'industrie dans lequel ils sont les empêchent de se nourrir comme une personne normale. à toujours devoir faire attention à sa ligne, les diètes ont toujours été quelque chose qu'hael déteste. et pourtant, il en est bien obligé. à quoi bon être un idole si on ne suit pas ces règles non-écrites. oh, yeah, i just figured.. it was the kind of things i should bring, you know. faut profiter des petites choses, comme on dit. il retournera à faire attention plus tard, il le fait déjà assez.

how could i not ? les mots se glissent sur la langue sans même y penser. la vérité toute simple, car l'apparence n'a jamais été la première de ses priorités. c'est assez superficiel de se fier à une apparence, non ? hael met l'emphase sur la personnalité de tous, ça n'a jamais changé. il hausse des épaules. i think the world is shallow by prioritizing the physical appearance of others. there's more to someone than that. comme son caractère, sa façon de penser, ses intérêts. en prenant jo, par exemple. elle aime les films disney, elle parvient à attirer l'attention par elle-même, ce qui fait d'elle une très bonne soliste, avec une voix à captiver l'attention.

elle est du genre à oublier de ramener quoi que ce soit lorsqu’elle visite ses amis, et s’excuse profondément en arrivant, ou finit par chercher à la dernière minute une bouteille de vin si elle arrive à trouver une boutique qui en vend. plus facile de trouver du soju dans le coin.
et oui, joanne est le genre de petite amie à demander si on l’aimera toujours si elle se transforme en ver de terre. elle a le souvenir de son ex qui lève les yeux au ciel, de son exaspération, qui finissait par lui dire qu’il l’écraserait si c’était le cas, avant de lui dire qu’elle est trop émotive pour rien. elle réalise lentement que ce n’était pas sain. il lui faisait aussi remarquer lorsque son poids changeait, quand son maquillage n’était pas parfait, quand des cernes apparaissait sur son visage de porcelaine. son excuse était toujours toute trouvée : c’était parce qu’il s’inquiétait pour elle, qu’il sait que son image est importante.
hael, qui a l’air nonchalant, qui fait vaciller ce monde pendant un instant. elle hoche la tête. joanne déteste quand on commente sur son apparence avant sa voix, mais elle s’est fait une raison. c’est l’industrie qui est comme ça, elle ne rencontrera que des personnes intéressés par les apparences, par la surface. ou non ? « yeah, i agree » elle sourit, « maybe we could change the world, don’t you think ? » ensemble.

il est comme ça, hael. il a toujours été comme ça, le genre de gamin qui cherche à ne jamais arriver les mains vides. anxieux de paraître impoli s'il est invité, la tête dans les nuages, consciencieux, jusqu'à ce qu'il soit certain que s'en est assez de ce qu'il amène. à trop penser, le coeur incertain… est-ce assez, est-ce trop ? à être soulagé qu'au moment où on le souffle, la gratitude démontré de son geste.
et lui n'a jamais pensé à ce qu'il était. dans une relation, c'est à dire. car trop timide, trop réservé, trop dans sa bulle, à avoir versé son coeur et son âme dans son training au lieu de s'aventurer dans ces aléas de la vie. il n'y a jamais eu personne de sérieux, que des crushs ici et là, voilà tout. puis maintenant, presque hypnotisé par joanne, incapable de replacer les sentiments qui remontent, perpétuellement perdu dans ses pensées, à se faire des scénarios, des et si…
à être franc et dire ce qu'il pense sans réfléchir plus loin, sincérité qui se fait entendre sur son point de vue. à se mettre à la place des autres, lui aussi préfère avoir les compliments sur son talent, sur sa voix. c'est flatteur, d'être admiré pour son visuel, mais tout est si… superficiel. yeah, we could… make the first step, show the world how it's done. à faire changement dans cet industrie, c'est un rêve irréaliste, mais l'idée est belle. il pourrait presque en rougir, s'il y pensait vraiment, hael. so, um, what was the movie you wanted to watch ? i remember you suggested moana or elementals. sujet changé avant de se perdre, hael la regarde, à attendre le verdict final.

elle fait attention aux choses que la plupart des gens ignorent. à chercher la gentillesse des gestes, la douceur des mots bien placés. l’idée est vraiment belle, de savoir que hael rêve comme elle le fait. et elle ne lui en veut pas de revenir au sujet principal de la soirée, elle allait le faire aussi. « my vote is going to elementals ! i heard it’s kinda cheesy but i don’t mind » elle se dirige vers la télé, cherchant le film dans la liste. tout semble prêt pour qu’ils commencent à regarder le film, elle pique un paquet de chips, l’ouvre, prends un snack avant de tendre le paquet à hael. « unless you want to watch something else ? »

le sujet change rapidement, soulagement d'hael qui hoche la tête sans protester. i don't mind watching elemental, c'est récent, si récent qu'autre que le poster, il ne sait rien de ce que c'est. ni de l'histoire, ni de la trame principale. c'est intriguant, pour quelqu'un qui a passé des journées entières à se faire les disney et ghibli movies, dans sa jeunesse. désormais, il a à peine le temps d'écouter un film. il la suit, prenant soin d'observer les alentours, y voir les détails, la personnalité qui se détache de la décoration de l'appartement de jo. c'est une chose qu'il envie, d'être soliste. il adore les membres de son groupe, mais à vivre dans un dortoir, il n'a jamais eu la chance de vivre seul, à passer de la maison familiale au dortoir des trainees, puis du dortoir de the light. i haven't heard anything about it, but it's not the first time i've watched something cheesy, i'm sure i'll manage. à s'être installé à ses côtés, le paquet de chips attrapé pour en prendre quelques uns, un thanks soufflé sans attendre. it does look intriguing, l'histoire, l'image, les éléments opposés. un peu comme les opposés qui s'attirent, quelque chose qui a probablement une autre signification cachée, à voir lorsque le film se terminera, lorsqu'il pourra organiser ses pensées.

elle partage un bout de son âme, son intimité exposée. la bibliothèque dans le salon remplie de livres qu’elle n’a jamais le temps de lire. il y a de tout, surtout en anglais. c’est plus simple, l’anglais, à lire. elle s’est habituée au coréen, depuis longtemps. puis il y a des auteurs coréens qu’elle préfère évidemment lire en coréen. ça a plus de sens. le mur rempli de tableaux, des dessins de ses frères et soeurs, des photos d’eux, ses amis, à côté d’oeuvre d’art très cher et moins cher. elle ne s’est jamais complètement positionné face à l’argent, ce qui compte les relations, ce qui compte c’est…
jo se rend compte que le film ne perd pas de temps pour créer une certaine tension entre les deux protagonistes. « hey, if you were an element, what do you think you’d be ? »

il imagine parfois ce que ça serait, de vivre seul. il a beau envier cette liberté, il ne sait pas vraiment s'il aimerait vivre seul, hael. en toute honnêteté, il ne parviendrait pas à vivre de ses propres pensées tous les jours. sans oublier la décoration, il ne saurait quoi en faire non plus. il s'imagine habiter seul, un appartement à semi-vide et il entend déjà les paroles moqueuses d'ahri. tout compte fait, il préfère largement vivre dans le dortoir, hael, à avoir que sa chambre à décorer, bien heureusement.
il s'installe lorsque le film commence et réfléchit à la question posé de jo. lui ? il n'est pas certain. une chose, par contre, l'est : il ne serait pas un élément de feu. trop imprédictable, très peu lui-même. à bien y penser, il serait peut-être un élément d'eau ou d'air. hael a toujours eu une affinité à l'eau, il s'est vu, autrefois, avant ce rêve d'être chanteur, d'être nageur professionnel. il n'a jamais eu l'occasion d'essayer, il a perdu l'intérêt et s'est retrouvé à vivre de son rêve présent. i think i'd be a water element. it's a calming element, although there's bodies of water that aren't, i've come to see it as a calming vision, i guess ? il pourrait continuer des heures, mais il se tait, tourne la vision vers jo. what about you ? et tente de réfléchir à sa réponse avant qu'elle ne le dise.