Bitna sait qu’elle ne devrait pas y porter autant d’importance. Quand les choses vont bien - trop bien - le mieux est de savoir les apprécier pleinement. C’est ce qu’elle parvient à faire la plupart du temps, accueillant avec plaisir des projets de plus en plus ambitieux jusqu’à presque accepter l’orgueil venant gonfler son ego. Les semaines s’enchaînent, ponctuées de rendez-vous avec Yuna dont elle n’aurait même pas rêvés il y a un de cela. Amante venant occuper tout l’espace de ses pensées, bien plus que lorsqu’elle se languissait de leurs distances, à presque l’en effrayer. Leur relation laissée sans label, pour ne pas l’emmurer ou l’officialiser, pour ne pas nommer toutes ces peurs contre lesquelles Bitna mène en vain une bataille. Elle a déjà trop de mal à se faire au rythme de leur romance - rien que de la nommer ainsi l’extasie autant que la terrifie. Elle a passé bien trop de temps à fuir la moindre ombre de sentiment pour savoir comment se comporter à présent, alors que l’idole commence à occuper une place de plus en plus importante dans son coeur sans qu’elle ne puisse rien y faire. Elle ne peut prétendre le contraire, alors que ses cauchemars du passé ne cessent de lui rappeler cette seule fois où elle s’est osée avouer aimer et a fini le coeur brisé. Peur qui l’empêche autant de se confier que de se laisser aller, juste bonne à la laisser paralysée. Tout ce qu’elle veut avec Yuna, c’est ne pas tout gâcher, que ce soit avec des sentiments déplacés, des angoisses irraisonnées, tous ces sujets qui lui demanderaient peut-être un peu trop d’honnêteté alors qu’elle veut juste apprécier son temps avec elle.

Deux cafés brûlant dans les mains, elle attend à l’entrée d’un parc sans trop penser au programme de l’après-midi. L’irrégularité de leurs emplois du temps respectifs force à apprécier la spontanéité et empêche la moindre routine de se forger entre elles - peut-être que c’est plus simple ainsi, de n’avoir comme certitude que le fait de se revoir sans jamais en connaître les détails. À nourrir le désir et l’impatience tout en lui laissant la porte de sortie en vue, quand ses propres sentiments l’effraient et qu’elle se surprend à lorgner ses vieilles habitudes. Pourtant sa présence aujourd’hui est la preuve qu’elle change, ne serait-ce que légèrement - entortillant ses mèches blondes autour de son doigt alors que ses yeux scrutent anxieusement chaque silhouette passant devant elle. Elle la reconnaîtrait entre milles, même affublée de la panoplie de l’idole incognito, à force de la regarder et la contempler comme l’on admire une oeuvre d’art, toujours à distance respectueuse et sans jamais oser s’imaginer rester à ses côtés. hi, yuna. Quand enfin c’est le visage tant attendu qu’elle voit apparaître devant elle, qui d’un sourire parvient à éclipser tous les doutes qui la rongeaient jusque-là. i hope you don’t mind meeting me here. i figured some sunlight wouldn’t hurt after spending the whole week stuck inside photo studios. Et elle lui tend l’un des gobelets en souriant, déjà un peu plus tranquille en sa présence.

@im yuna

palpitant à en rompre la chamade pour mieux imposer son propre rythme, musique tambourinant dans ses tympans chaque soir quand elle reçoit un de ses fameux messages avant d’aller dormir. nouvelle dynamique dont elle avait encore bien du mal à saisir les spécificités, l’impression de marcher en terres inconnues pour mieux devenir l’aventurière perdue. flots de doutes et de questions sur ses propres ressentis qu’elle n’a que de raconter à sa leader pour mieux comprendre ces sentiments venant l’habiter sans réellement être satisfaite des réponses données. presque étonnant qu’aucune des deux n’aient pris la fuite, les jambes à son cou après autant de mois à graviter dans l’écosystème de l’autre. elle y a presque crue pendant la période de promotion de janvier. pinceaux venant se reposer sur ses traits pour mieux rompre tout raisonnement logique. a se sentir bien idiote de quitter les vêtements luxueux de son style usuel pour les tenues données par le département de stylisme. a en être incapable de définir ses propres sentiments pour mieux faire l’autruche sur une situation point viable sur un long terme. poupée de cire venant jouer avec les perceptions hétéronormées d’une société qui n’a que cesse de vouloir caser les femmes avec des hommes. a s’en croire plus maligne que certains, un jour, elle savait bien qu’elle serait au cœur du scandale. alors elle pousse, à en devenir si grande que la chute ne fera pas si mal que cela, que le hiatus n’existera point. a s’en balader au parc sans le moindre souci du monde sur le faciès quand l’esprit ronge chaque parcelle de raison à lui rappeler que les médias peuvent leur tomber dessus à n’importe quel moment.
traumatismes dont elle ne pourra jamais réellement se défaire, grandir dans un univers où le nom de son groupe devient source de diffamation depuis leurs débuts pour mieux jamais satisfaire le monde entier. plusieurs millions de ventes qu’elle sait déjà quelle peut tout perdre du jour au lendemain. cela dit, en voyant bitna, tout devient presque nécessaire. hi. la voix emplie d’une certaine timidité, toujours aussi peu confiante en public pour mieux se métamorphoser en privé. les phalanges s’emparent rapidement du gobelet, douceur d’un sourire venant gracier le faciès caché derrière un masque pour mieux la remercier sans émettre le moindre mot. les doigts qui se font plus long à récupérer le gobelet pour mieux témoigner de son affection d’une manière cachée. always knew you were like a flower and need some sunlight to survive. le ton se fait malicieux pour mieux répondre. se faisant violence pour exprimer toute autre affection, voguant sur un petit nuage qu’elle se croirait presque invisible et sans tabou. quitte à la faire fuir à grandes jambes. if you wanted me to be your arm candy for a walk, it might be a failure à en lancer un propre regard sur sa tenue, panoplie obligatoire de sortie. bonnet pour survivre aux temperatures hivernales et masque, l’impression de ne pas être elle-même pourtant lui apporter une tranquillité relative. uniquement reconnaissable par ses grains de beauté.

@yun bitna
outfit

Le frôlement de ses doigts contre les siens lui provoque un frisson, juste assez pour attiser cette flamme qui ne cesse de la ronger depuis que leurs lèvres se sont rencontrées pour mieux se fuir juste après. Un seul contact et toutes ses défenses s’effondrent comme un château de cartes, il n’y a plus que Yuna qui compte, et qu’importe ses pieds au bord du précipice menaçant de tomber. oh bitna, you’re done for. La terrible lui rend son sourire, rayonnante, comme si ce petit jeu qu’elles sont forcées de jouer à la merci des regards indiscrets pouvait l’amuser. Des faux-semblants que Bitna ne peut que trop bien comprendre, quand sa vie est déjà affligée de trop de pertes. Elle ne fera pas cette erreur avec Yuna, tout comme elle ne la condamnera pas elle - pas quand sa carrière n’a jamais autant brillé, pas quand tant de regards sont à présents posés sur elle et font résonner pour la première fois en son coeur les affreuses notes de la jalousie. you’d still be the most beautiful girl in the world even if you wore rags. Mots qu’elle souffle en laissant sa main venir frôler son visage, traçant du bout des doigts le chemin entre ses grains de beauté avant de faire mine de retirer une poussière de ses cheveux - un contact bref, innocent, teintée d’une affection bien trop lourde pour qu’elle sache l’exprimer. besides, i like it. i feel like the luckiest girl getting to see you like this and getting to take it all off you tonight. Le gobelet vient vite à ses lèvres pour étouffer cet élan d’impudence, jouant de ce renversement des rôles plaçant l’idol en anonyme. Que pourrait-on vraiment leur reprocher, si l’on venait à les surprendre ainsi ? Qu’est-ce qui n’a pas déjà été dit dans la presse, si ce n’est le professionnalisme bluffant de Yuna et sa très belle amitié avec sa makeup artist ? Société tellement aveuglée par son bigotisme qu’elle serait incapable de voir autre chose dans ces rencontres qu’une relation platonique. Pourtant, en coulant un regard vers Yuna alors qu’elles flânent doucement entre les rangées d’arbres, elle ne peut s’empêcher de penser à ce que coûterait ne serait-ce qu’un fragment d'une rumeur pareille sur son mental. Cette simple perspective suffit à la glacer et elle manque de trébucher, renversant une partie de sa boisson par terre - mais épargnant miraculeusement ses vêtements. looks like i forgot how to walk too. Grommelle-t-elle en secouant la tête, les joues rougies par l’embarras. if i fall, would you carry me home ? i bet you can easily lift me, given how much time you spend training and exercising. Ses sourcils se haussent, moins une taquinerie qu’un compliment quand elle admire sincèrement la rigueur et la dévotion de Yuna à sa carrière, même si cela signifie aussi la voir par éclipses et la laisser aux foules quand bien même elle désire l’avoir rien que pour elle.

@im yuna