the loneliest girl ≋ minallie

**Hong Sallie**

it's a little cold in paradise

— la clameur du public n’était plus qu’un lointain public. des hurlements pour un amour qui ne suffisait plus à remplir les crevasses laissées par une réalité abjecte. ils n’étaient pas venus. personne n’avait demandé à la voir. personne ne s’était manifesté. personne ne l’avait réclamée. ils l’avaient laissée toute seule et dans cette absence, sallie n’avait vu là que la preuve ultime qu’ils ne reviendraient jamais. que tout était fini. qu’elle était seule, pour toujours.

vidé de toute substance, son corps avait quitté la scène en auto-pilote et s’était ramolli dès qu’elle avait cessé d’être éclairée par le dernier rayon des projecteurs. la supercherie avait tenu bon jusqu’à la dernière seconde, jusqu’à ce que la lumière artificielle s’éteigne. jusqu’à ce qu’elle n’ait plus besoin de jouer son rôle d’idole comblée. cette fois-ci les hurlements ne pourraient pas la porter plus loin que la scène.

tout était fini. la tournée. le concert. ses illusions. si aucun d’eux n’était venu toquer à sa porte pendant ses deux semaines passées sur le sol américain alors ça signifiait qu’elle ne pourrait plus jamais se bercer d’illusions. l’espoir de retrouver une famille était mort et enterré. sallie qui se savait seule depuis trop longtemps n’en ressentit le contrecoup qu’à cet instant. qu’au moment où toute son équipe se mit à la féliciter et l’applaudir. ô comme s’était merveilleux, elle venait d’accomplir le plus bel exploit de sa carrière et de prouver qu’elle était une artiste accomplie et adulée. tout ce qu’elle aimait entendre. tout ce qui suffisait à gonfler sa poitrine d’orgueil mais il y avait un trou qui laissait l’air s’échapper et l’empêchait de se remplir entièrement.

ils sont tous tellement fiers de ton malheur.

tout alla très vite. elle abandonna son micro et lança un regard courroucé à son manager. peut-être lui avait-elle dit de la laisser tranquille mais sallie ne se souvint pas de l’enchaînement des événements. elle s’était retrouvée seule dans un coin à pleurer toutes les larmes de son corps comme une enfant perdue dans un centre commercial. à pleurer pour toutes les années où elle s’était jurée de ne pas verser une larme pour ceux qui avait décidé à sa place que le bonheur se passerait d’elle.

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sorry that i sounded dumb.
i don't miss you. i'm just bored.

**Park Minhyuk**

it's a little cold in paradise

@hong sallie - mood

— la foule en délire, hurlante et vibrante. comme mille soleils en train de rayonner dans la nuit. et ils dansaient, chantaient, riaient avec elle. pour elle. pour ses beaux yeux et son sourire. telle une déesse qu’ils idolatraient et vénéraient, une muse qu’ils pouvaient enfin voir en vrai, presque toucher du doigt. avant que les projecteurs ne s’éteignent et que la magie s’évapore. laissant place à des dizaines de gens s’activant pour enlever le décor. des tonnes de métal et de tissu, des tenues à n’en plus finir, du maquillage ici et là. tout s’arrêtait en ce soir encore empli de bruit et de musique. il n’aurait sû dire si réellement c’était la fin, si tout était terminé. il avait la vague impression que cela faisait plus longtemps qu’ils avaient passé la ligne d’arrivée. mais lui seulement. à moins que ce ne soit sur le banc de touche qu’on l’avait assigné. sûrement. à qui la faute de toute manière…

soupir lourd tandis qu’il quittait les membres de son équipe, cherchant une échappatoire, fuyant les derniers éclats de fête qui résonnaient encore ici là. comme pour ne plus faire partie de tout cela. et las était le jeune homme, qui ne désirait que retourner s’étaler sur les draps froids de son lit d’hôtel. avant de partir dans un autre coin de ce pays qui était le sien. cela faisait bien des jours qu’il s’était fait éconduire, mis de côté, parce qu’il avait fauté. et quelle faute. nouveau soupir. rien ne servait de rester quand la rumeur d’une effroyable nouvelle le fit frissonner. un demi-tour d’abord, revenir sur les pas avant de tout simplement quitter la foule pour aller voir ailleurs. là où personne n’irait voir.

et les minutes sont longues, à chercher dans le noir et l’écho d’un fratras étourdissant. longues les secondes à se demander si ce n’était pas pire qui était arrivé, les lèvres pincées, l’estomac serré. à aller un peu plus loin, là où d’autre ne serait pas aller. avant d’entendre le bruit déchirant des larmes qui s’écrasent contre le sol. il fit alors un pas, prudent, puis deux pour découvrir enfin ce ange tombé du ciel, les ailes tordus et des plumes manquantes. quand est-ce que cela avait dérapé. “ Hey… ” il se montra aussi doux qu’un agneau, s’aggroupissant à ses côtés, son regard non couvert de verre teinté cherchant celui de sa dulcinée. “ Tu veux me dire ce qui se passe ? ” pour essayer de l’apaiser, si cela était possible.

**Hong Sallie**

it's a little cold in paradise

@park minhyuk - mood

— il fallait un monde pour dire qu’il était en train de s'effondrer mais celui de sallie avait arrêté de tourner depuis trop longtemps déjà. il ne restait que de vagues ruines et plus rien à détruire. pour la jeune femme sonnait enfin l'heure de faire son deuil de sa famille après trop d'années à se voiler la face. à tourner en rond à thanksgiving et à trop boire à noël. ils avaient continué leur route tandis qu'elle continuait d'attendre sur le bas-côté, comme un de ces chiens qu'on abandonne au début de l'été et personne n'était venu la chercher.

être seule ne lui avait jamais fait aussi peur que ce soir, même après avoir été admirée par des milliers d'yeux concert après concert. leur amour servaient à payer son appartement et ses fringues de luxe, il ne remplissait rien. n'avait au final qu'une triste valeur marchande une fois les projecteurs éteints. l'adoration n'avait jamais comblé totalement aucun cœur ni aucune âme. sallie ne pouvait pas le croire.

et tout ce qu'il lui restait c'étaient ses larmes et son désespoir. à force de pleurer elle avait perdu toute notion du temps et la jeune femme avait l'effroyable impression que ça ne s'arrêterait plus jamais. son cœur allait rester éternellement bloqué dans le chagrin.

quand on la trouva, sallie crut à un miracle. son désespoir lui faisant croire que la retrouver dans le recoin où elle s'était cachée était une preuve. elle n'était pas sûre de quoi mais à cet instant ça voulait dire quelque chose. “rien. il s'est rien passé. no one came.” sa voix s’entredéchirait de sanglots stridents. “they left me.” les mots se brisèrent dans un murmure tragique. l'admettre à voix haute était encore plus douloureux et ses larmes coulèrent de plus belle. “don't leave me.” alors même qu'elle l'avait chassé peu de temps avant mais dans sa détresse sallie était prête à s'excuser de s'être emportée. à juste titre.

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**Park Minhyuk**

it's a little cold in paradise

@hong sallie - mood

— comme un mauvais film, qui tournait en fond sonore. une fête immense qui contrastait avec sa vision, sa perception des émotions qui émanait alors de son corps. à côté de ses pompes, lui qui pourtant chercher toujours à avoir le contrôle de chaque chose qui était dans son environnement. pour être sûr que chacun agirait comme il pourrait l’imaginer. cela faisait des lunes pourtant qu’il n’avait plus la main sur rien, même pas sur lui-même. comme un bateau en plein naufrage. il n’arrivait alors pas à croire que ce qu’il avait sous les yeux, elle qui avait rayonnait pendant des heures entières. elle qui s’était montrée d’une froideur épouvantable, aussi douce que du velours. c’était irréel de la voir ainsi, ses entrailles se nouant, ses lèvres se pinçant. pourait-il même faire quoi que se soit ? il n’était plus sûr de rien.

et sa voix chevrotante perça le brouhaha des mécaniques et de la foule rentrant chez elle, rendant l’atmosphère encore plus lourde, plus pesante encore. il ne comprenait pas comment elle avait pu se mettre dans un tel état, ce qui avait causé de tels dégâts. avant que les mots ne sortent de sa bouche. à froncer les sourcils d’abord, son regard cherchant celui de la jeune femme sans vraiment y parvenir. “ It’s not true… I’m here.” à rester près d’elle, pour lui montrer que cette proximité n’était pas factice, que sa présence était véritable. mais dans le fond de la gorge de la chanteuse sonnait une autre musique, lui faisait comprendre que ce qu’elle attendait était bien plus que des mots rassurants.

il se demanda qui, pourquoi, comment. à quel moment ces “them” avaient-ils décidé de ne pas venir, de ne pas la voir. de la délaisser. à serrer un peu plus cet organe battant dans sa poitrine. comment même pouvait-on penser de la sorte en la voyant ainsi ? et des larmes encore, qui lui firent se dire qu’il n’avait été qu’un pauvre imbécile et que si, à cet instant précis, elle lui demandait d’aller chercher la lune et les astres, il irait sur le champ en courant. “ Never. I won’t. How could i do that ? ” ses doigts passèrent dans la chevelure défaite, cherchant à apaiser ces sanglots qui ne semblaient pas vouloir se tarir. comme s’ils avaient été contenu pendant trop longtemps. “ Je resterais toujours. Même si demain tu te remets à me détester, même si tu m’insultes ou me repousses. J’irais nulle part. ” et nulle part ailleurs, il ne voulait aller.

**Hong Sallie**

it's a little cold in paradise

@park minhyuk - mood

— ô comme elle aurait aimé se satisfaire de quelques promesses prononcées avec toute la sincérité du monde sans même qu’il en comprenne le sens. parce que personne ne pouvait la comprendre. personne ne savait ce que ça voulait dire que de se faire abandonner comme elle l’avait été. personne n’avait autant souffert qu’elle pour une famille qu’elle n’avait jamais vraiment adulée. et si sallie avait passé son enfance et son adolescence à les trouver trop ennuyeux, leur monotonie lui manquait plus que jamais. mais il fallait croire que son extravagance n’avait laissé aucun vide dans leur existence. elle n’était rien. à peine plus qu’un triste clown désarticulé. un parasite dont la disparition avait certainement contribué à la tranquillité de leurs âmes. si ce n’était pas le cas ils seraient revenus. ils auraient jeté une bouteille à la mer. celle-là même qu’elle n’avait jamais osé lancer. il pouvait être là à chaque seconde, cela ne changerait rien. personne n’avait su combler ce néant étouffant.

si elle n’était pas autant occupée à pleurer, sallie aurait pu hurler de désespoir. elle n’en avait plus rien à faire d’être au vu et au su de tous, l’avis des autres n’avait jamais aussi peu compté. et les promesses qui avaient pour unique but d’apaiser son cœur eurent l’effet inverse. sa vision brouillée par les larmes, elle percevait à peine le visage peiné du jeune homme et ses yeux se perdirent dans l’obscurité des coulisses derrière ses épaules carrées. le monde entier pourrait lui promettre de l’aimer que ce ne serait pas assez. ses complaintes lugubres doublèrent d’intensité. comme une enfant elle pleurait la bouche grande ouverte sans se soucier qu’on l’entende.

sallie pleura encore longtemps, de tout son soûl, jusqu’à ce que la fatigue la rattrape et alourdisse son corps. il y eut un dernier hoquet douloureux avant que ses épaules ne s’affaissent et presque comme si elle s’évanouissait, la chanteuse s’écroula contre minhyuk. le menton posé contre son épaule, elle ferma les yeux et respira son parfum capitonné. une odeur devenue terriblement familière.

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**Park Minhyuk**

it's a little cold in paradise

@hong sallie - mood

— les secondes se faisaient interminables, telle une éternité dont on ne pouvait voir la fin. et il se demandait si tout cela allait durer des jours ou si, dans un éclair d’espoir, elle finirait par sourire à nouveau. il lui semblait cependant que ces mots n’avaient pas le moindre effet sur elle et ses sanglots. tout du moins, pas l’effet qu’il aurait aimé qu’ils aient. et ses joues continuaient d’être parcouru de sillons salés sans qu’il ne puisse y mettre un terme. c’était un déchirement. à cet instant, il aurait aimé être le fruit de sa colère, la voir en rage, l’entendre lui dire combien il était idiot. encore. tout autre chose que ce qu’il avait sous les yeux alors. seulement, rien ne pouvait la sortir de cette torpeur qui était la sienne. pas même ses douces promesses, ni la tendresse de sa main dans son dos. inutile. pas plus efficace qu’un pavé jeté dans l’océan.

il resta là pourtant, sans bouger, attendant. observant chacun de ses gestes, la berçant du mieux qu’il pouvait. que la tempête passe. car quand les pleurs se tariront, il faudra bien la ramener à la réalité. aussi cruelle et froide soit telle, malgré les paillettes, les éclats de rire et les fans chantant encore aux alentours. reprendre le cours des choses, peut-être, dans cette foule immense qui se demandait bien où elle était bien passée. à se faire gardien de son endroit secret, le réalisateur scrutant chaque recoin en espérant que personne ne la trouve. il fallait la laisser, que son sac se vide une bonne fois pour toute.

puis la fin, alors, dans un effondrement qui surpris d’abord le jeune homme qui tomba sur le derrière. il la garda cependant contre lui, la serrant dans ses bras, lui laissant tout le loisir de récupérer ces forces qui lui avaient manqué. et le temps reprit son cours, s’enfuyant tandis qu’ils restaient là, dans ce recoin de ce monde, à être complètement déconnectés de ce qui pouvaient les entouraient. que devait-il dire alors ? une bêtise ? des promesses encore ? Minhyuk ne trouva rien qui soit approprié ou juste, ses lèvres se déformant en une grimace tandis qu’il la berçait toujours avec douceur. il ne fit alors qu’attendre, qu’elle veuille bien reprendre le cours de leur existence.

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