–♡. sweetener (bomi)

1995 + WHITE STONE,
c’est doré. lumineux. transpirants de perles et de diamants. une fille ; la poupée de la famille. élevée parmi les plus grands – ce goût de métal dans la bouche, l’argenterie qui lui coule sur les lèvres.

2002 + RARE,
elle ne se rend compte de rien, bomi. elle est parfaite. ses cheveux descendant en casque le long de son dos ; sourire lumière cristal rayonnant sur sa peau gelée – elle est parfaite. et douée. la gamine devenue nouvelle raison de pouvoir faire reluire la famille lee – exposée à travers les petits et grands écrans sans vergogne, pour concentrer cet éclat, transformant pourtant sa jeunesse d’un quotidien de petite fille à celui d’une demoiselle dont l’identité s’effaçait.
devenue marionnette, elle ne connait que les exigences parentales, et cette vie affichée, déballée – maman elle ne tremble pas. elle n’a jamais tremblé ; elle aussi, brille encore de mille feux. la famille sacrée, mise sous papier glacé, et dont le prisme de la réalité semble se distendre pour tout parfaire.
elle ne se rend compte de rien, bomi.
elle fait aussi parti de ce théâtre vivant.
et elle n’avait que huit ans.

2007 + GOTTA GO
c’est peut-être le seul choix qu’elle n’a jamais exprimé. elle aime le théâtre, bomi, être actrice, n’importe quel personnage, interchanger ces masques à volonté – mais ce qu’elle aime plus encore, c’était chanter.
un simple remaniement de contrat suffit alors à la faire disparaitre dans l’ombre ; prête à recommencer de zéro. faire ses preuves à sa manière. après tout, elle est déjà façonnée. elle correspondra à ce qu’ils désirent. il leur suffit de demander ;
trainee.
une autre vie de labeur.

2010 + BLINDING LIGHTS
elle vibre. intensément. au contact des projecteurs, le sourire se fond comme s’il n’avait jamais été oublié. il lui a fallu trois ans, pour être prête.
elle n’est plus seule désormais, bomi. six. six perles à choyer – six perles à faire monter, comme elle a pu toucher les étoiles auparavant (elle en devient avide, quelque part) – DALILA. renouveau. nouvelle famille.
elle se sent flotter.

2013 + OBLIVION
un secret – qui se murmure au travers des couloirs ; la fondation du jewel box club – ça fait sourire, au début (seulement au début) & tout s'élève, tout s'éclate. un jour sans doute, elle sera reine aux côtés du sapphire.

2014 + KILLING BOYS
le départ pour le cosmos semble changer de direction. elles ne sont que deux, à devenir comètes. lya, au charme flamboyant, semble évincer les autres braises – et puis il y a nova, charmante, radieuse, enfant qu’on aura vu grandir, évoluer. à deux, elles parcourent encore de nouvelles galaxies. un regard à ses côtés – les autres ne les ont pas suivi. et les relations se creusent. les regards se détachent, les mots s’accrochent, et la distance se crée – le fil se rompt, quelque part.
 DALILA se meurt. elle ne s’abreuve plus de soleil, cette fleur desséchée, malgré le succès intense du groupe pourtant.
la wishmaker décide alors de les propulser toujours plus haut : 2’LILAS, grandement attendues, dévoilent un premier mini album, dont le lancement est déployé sur une année. mais aucun comeback du groupe au complet à l’horizon. quelques autres fleurs ont fané.

2015 + BURY A FRIEND
premier hiatus annoncé des demoiselles – DALILA n’offrent plus de bourgeons. bientôt deux ans sans le moindre comeback, et certaines couleurs semblent disparaitre. bomi n’est pas délaissée – bien au contraire. elle demeure bien vivante, presque criarde ; sa couleur est saturée. shootings. cfs. nouveaux rôles comme lors de ses premiers pas, à tracer de nouveau cette route qui semblait ne s’être qu’à demi arrêté.

2016 + LIARS
elle rayonne seule. figure sur scène comme simple visage – et la possède. son premier album est un succès. ça la fait vibrer – ça la fait crasher.
et puis, un visage s’efface. une membre ne renouvèle pas son contrat aux côtés de l’agence. et une seconde les quitte, peu de temps après. c’est lourd contre sa poitrine.
elle angoisse un peu.
s’étouffe.
elle angoisse beaucoup.

2018 - NOW + WONDER
elles ne sont plus nombreuses et le silence de l’agence laisse se profiler à l’horizon la certitude d’un disband prochain. elles ne sont plus que quatre (plus que deux). les dernières lueurs s’éteingent d’elles-même, quittent l’agence le jour de leur fin de contrat, tandis que lya et nova poursuivent leurs carrières de solistes respectives. le bruit court que le groupe aurait disband – que l’espoir de revoir les demoiselles apparaitre sous un comeback de groupe ou leur sub-unit s’amenuise, trop occupées à diverses activités.
bomi aussi, elle qui se raccroche à la main de lya, demeure confuse, mais souriante.
maman lui a toujours appris.
elle ne doit pas cesser de sourire.