·· rêve mieux (noam)

·· EUPHORIA (childhood)

figure séraphique, bourgeon écarlate au milieu des chardons.
le garnement (endormi) sommeille encore – les rêves avant le débarquement  des monstres de minuits – ceux là même qui s’éveillent à l’arrivée du soleil.
on frappe à la porte : réalité qui s’invite, qui s’impose – petit garçon au milieu d’une forêt d’épines, trouvera bientôt un allié au coeur de cet autre naufragé. (petit frère) on ne remarque rien ; y’a tous ces reflets qui font oublier l’amertume du quotidien, ces sourires étirés de parjures parce qu’ils sont loin d’être les seuls à raquer, à compter.
et puis il fait presque semblant de ne rien voir l’gosse, y’a ce parfum d’innocence qui flotte encore et lui permet de se marrer, toujours collé au seul permettant de colorer ses journées. maman travaille tard, toujours tard, semble fatiguée, a un peu les traits tirés – mais on lui dit que c’est ça seulement d’être adulte, et puis y’a cette douceur qu’elle a toujours donné ; et puis y’a papa et ses grands rêves, papa et ses partitions qui s’étalent sur le piano, sur la table de la cuisine, appellent le regard curieux. parmi ces allures idylliques, on oublie parfois les fractures – ces opinions qui diffèrent, ces personnalités qui se brisent, parfois. on fait comme si on vivait dans le meilleur des mondes.


··  BROKEN GLASS (désastres)

tout vole. (tout vrille) tout par à volo sous le regard de gamins qui se pensent pas concernés. y’a les mains contre les oreilles de yujin comme pour étouffer les malheurs (promis ils n’existent plus) yunoh qui lui absorbe, prend tout à l’intérieur — parce que c’est lui qui essuie les larmes de maman, lui qui l’entend pleurer (crier) parce que c’est lui qui voit papa s’effondrer (toi, tu ne vois rien – on t’offre toujours le meilleur des mondes, petit frère,)


··  KEEP THE FIRE ALIVE (school days)

– tu seras grand.
maman berce son fils de ses propres rêves. de ses illusions – semblant de perfection, excelle à l’école. promis à un avenir de géant.
– tu seras immense, mon fils.
à passer sous silence les rêves de son ainé, les faire taire, pour faire vivre les siens. à lui promettre un futur grandiose, bien loin de celui de papa – malgré l’attrait du gamin pour la musique et ces arts presque devenus secret.
– arrête de le faire jouer, il a des devoirs à terminer.
la douceur s’efface – laisse place aux glaciers. ceux où se mêlent un feu ardent ; car papa se laisse aller à la colère. visions différentes ; papa croit aux espoirs décadents de son fils.
direction séoul pour lui donner sa chance – sur une ultime dispute, il claque la porte, yunoh dans la voiture. les auditions lui tendant les bras. une famille brisée sur le trottoir.


·· WHEN THE PARTY'S OVER (2012)

le voilà à la wishmaker. papa avait raison. yunoh y croit si fort – aiguise son amertume à mesure que son rêve semble se rapprocher. le divorce est déclaré. yunoh ne veut plus voir sa mère, seulement yujin qu’il a sans cesse protégé. mais leurs mondes diffères. il n’y a plus de meilleur des mondes – seulement deux opposés.
la distance se creuse. yunoh manque de temps.
yujin aussi.
les reproches grimpent.
les non-dits qui ont dévoré les chairs jusqu’à l’os, et des perceptions si différentes qu’elles en viennent à s’affronter.
et la fracture se produit, seule.
après tout – yunoh vit à la capitale à cent à l’heure. l’angoisse monte, les attentes également. papa vit sur le fil pour pouvoir faire perdurer les rêves de son fils – lui qui sombre lentement dans ses propres travers. la lumière au bout du tunnel. et puis le néant à l’intérieur.


·· CHLORINE (2015)

trois ans de training. trois ans de training et cette sensation de ne jamais pouvoir y arriver. y’a des sales bruits qui courent dans les dortoirs, et pourtant. yunoh finit par être sélectionné. ça fait pas l’unanimité. ça crie au favoritisme parfois, les rangs ne sont pas soudés – ça s’décolle déjà par endroit. il se demande si ça va tenir. 
 et ça le stresse. ça l’angoisse. débuts retentissants ; le groupe balancé à l’affiche de partout – besoin que le projet décolle, que ça marche, que ça tonne à l’international comme partout en corée. l’agence se sert de leur image partout où ils peuvent, les usent, les usent encore. et yunoh il étouffe. chacun gère à sa manière – certains dégringolent, même.
ça commence silencieusement. doucement. la caresse des doigts perfides d’une terreur plus grande encore, délaissant sur son passage quelques plaies suintantes aux cris du public ou des lettres balancées sur les réseaux. vaines tentatives de purification – l’impression que c’est dans le fond des chiottes qu’il va trouver sa rédemption. volonté d’être cette image parfaite aux reflets irréels ; se calquer sur les désirs fantasmés de ces personnes sans visage, animer ces poèmes irréels pour que l’on prétend aimer jusqu’à devenir cette beauté glaciale, maitrisée. corps butté au sport, régimes drastiques et culpabilité résonnante qui s’termine toujours dans la cuvette.
à presque toucher le fond. 
 s’relever trois ans plus tard au contact d’une étoile.
elle avait au creux de son regard les iris imprégnées d’un éclat singulier. les anges déchus qui se prêtent leurs dernières plumes ; pour elle non plus, rien est facile, célébrité affirmée plus forte qu’une dame d’acier – elle était son salut.
douce mélodie se transformant en entière symphonie. couple soudé, idyllique et qui pourtant se fane au contact d’un quotidien hâché d’emplois du temps chargés. à pas pouvoir se quitter, pourtant. un port auquel s’amarrer, une ancre à jeter sur la grève –
quelque part où se sentir chez soi. pour toujours.


·· NO LOVE AGAIN (2020)

yunoh n’est plus. il devient noam seulement. vibre à l’international. première tournée – se referme pourtant. ils ne se regardent plus tellement et pourtant ; la relation est révélée dans les médias.  c’est affiché partout,  pas maîtrisé – la wishmaker se tait, puis saisit l’opportunité.  le couple d’abord décrié s’empare pourtant des médias, se métamorphose bientôt en nouveau rêve accaparé par tellement de voix que noam semble ne plus pouvoir percevoir la sienne. couple phare. commencent pourtant à se détester.


·· PITY PARTY (2021)

alliés dans un cauchemar vivant aux allures de chimère ; c’est leur rêve, pourtant, qui se meut entre lumière et pénombre. et noam se dit seulement : 
tant pis si cela doit les briser.
dans le cauchemar, il se mêle à une autre âme. pas le vouloir d’abord, et puis c’est l’évidence. à pas pouvoir tout foirer. pas réussir à prendre une décision non plus. la vérité ferait frémir, détruirait les deux demoiselles.
lui avec.
(peut-être).
mais tout vole en éclats – séparation imposée (besoin de se retrouver). il croit goûter à un semblant de liberté (solitude nouvelle).

·· BOY'S DON'T CRY

garçon un peu secret – tout se concentre dans ses regards et ses sourires bien plus que ses mots. le silence consenti d’une âme qui écoute plus qui pleure ; aime cacher les brisures qui éraflent sa peau de multiples secrets, dont les cicatrises ondoient seulement au soleil. résultat de doutes profonds, dévoreurs d’esprit : perfectionniste au point d’en perdre la notion de douleur ; grand garçon perdu dans ses propres profondeurs. yunoh n’a pas besoin de parler quand un battement de cil suffit à chasser les interrogations – constamment entouré, être sociable cherchant la lumière des autres pour briller, yunoh sait se faire discret et masquer son ardeur presque colérique au travail, oscillant entre rigidité et fièvre de l’âme.


·· YOUNGBLOOD

ça a toujours vibré ; ça a commencé d’abord par le piano, et puis le chant – jusqu’à s’étendre jusqu’à la danse. il voulait tout faire, yunoh ; tout ce qui effleure de près ou de loin la musique – peut être son seul moyen d’échapper à cette amertume d’une réalité bouffée, dévorée de l’intérieur par ces problèmes communs mais pourtant dévastateur. ce n’était pas qu’une question de jean troué que de discussions animées autour de la table et de regards qui se fuient sans cesse. la musique pour éviter de tout entendre – le volume à fond dans les oreilles, ils peuvent bien casser des assiettes, briser des coeurs ; yunoh n’en constatera que les débris et plus l’impact. à se rendre soi même aveugle.


·· GHOST OF YOU

tout est une question d’angle. tout est une question de beauté superficielle à laquelle lui-même a fini par adhérer – derrière son objectif se crée un nouveau monde qu’il affectionne ; il collectionne les clichés, yunoh, de ces instants chéris comme laissés en suspend. y’en a partout dans sa chambre, partout sur les murs, dans ses bouquins, dans ses poches, son porte feuille. yunoh aime voir, revoir, se souvenir de ce qu’il a vu lui au travers de son regard. quelques photos abandonnées au fond d’un tiroir lorsque lui en prend la nostalgie ; des photos que l’on pourrait croire de lui mais qui sont pourtant le vestige d’une âme soeur oubliée – délaissée dans un recoin de son esprit, par peur de se laisser sombrer.


·· EMPTY

c’était l’angoisse de ne pas être assez, la peur d’être remplacé, le stress d’être renié. noam adorateur de la lumière, voudrait concentrer l’éclat, saturer toute la pièce si ça pouvait bien lui permettre de rester là haut ; au sommet de cet astre qu’il voulait tant conquérir et aimer.
les kilos n’ont jamais trop dégringolés – y’avait surtout les malaises, les absences, le regard qui s’perd dans le vide (et lui qui n’y était pas, lui qui n’y était plus). inquiétude permanente d’une fatigue incomprise et d’une obsession de la balance et des haltères. à trouver aucun réconfort ; jusqu’à enfin sortir la tête de l’eau.