clin d'oeil complice en réponse à youra, tu te verrais parfaitement dans la série de mike white : riche femme au physique avantageux, désintéressée et apathique. il te manque juste l'arme à feu dans le sac à main. c'est plus ou moins l'étiquette que les medias veulent te coller, de toute façon, sans savoir ce qu'il se passe vraiment entre huis clos.
pourtant, quand les trois autres suggèrent d'enfin se mettre à la tache, tu ne peux t'empêcher de te plaindre. come onnnnn... we should work on our day off? i don't even work on work time. hyperbole évidente, mais c'est ce que tu aimerais faire croire. encore plus dégoutée de voir que les autres ont des tâches plus excitantes que faire le lit : yerim devant la télé, yubin avec une batte de baseball cloutée devant la porte, youra qui pourrait profiter du poste de cuisinière pour mettre de la mort aux rats dans tous les plats. at least choose a good movie, you'll have to deal with two serial killers tonight. regard perçant de la jeune femme qui, bien malheureusement, s'attele à sa tâche.
chacune râle de son côté pour une raison différente et, malgré ses réactions agacées, youra apprécie cette ambiance fraternelle qu'elle ne retrouve qu'avec elles. c'est un safe space pour être de nouveau gamine, même si elle joue le rôle de la grande soeur chiante, même si elle se retrouve à tout vouloir organiser et à courir après elle pour que tout soit en ordre. être témoin de leurs frasques lui suffit et, de toute façon, la soirée ne fait que commencer ; elle a tout le temps de se laisser aller plus tard. i was gonna suggest chicago! it's not a horror movie, but there's some good ass music and murders. si elle devait choisir un film pour représenter divace, ce serait celui-là : un concept burlesque, de belles femmes complètement tarées et des meurtres sur un fond musical jazz. rien de plus parfait pour la soirée et, quand elles se mettent enfin d'accord sur le film à regarder et la répartition des tâches ménagères, tout avance très vite.
il ne leur faut qu'une ou deux heures pour se retrouver prélassées dans le salon avec les lumières éteintes, un délicieux assortiment de plats et de cocktails qui s'y marient parfaitement et le film déjà lancé à la télé, leur choix finalement fixé sur un film d'horreur typique et garanti d'apporter des frissons. youra se retrouve happée par l'écran, les bulles de sa coupe de rosé pétillant lui montant déjà à la tête. pourtant, malgré son ébriété grandissante et toute l'attention qu'elle prête aux évènements poignants du film, elle parvient à percevoir un bruit lointain de tintements dans la cuisine. did anyone hear that? demande-t-elle en se retournant vers la direction du bruit, what, we have rats, now? la première explication qui lui vient en tête est un rongeur ou même un chat errant qui s'est faufilé à l'intérieur mais, malgré elle, ses doigts se resserrent autour de sa coupe et l'envie d'aller vérifier le bruit de plus près se fait moindre.
teddy endormi sur les genoux pour mieux perdre ses doigts dans sa fourrure, les yeux sont concentrés sur l’écran pour mieux tenter de comprendre comment elle avait pu se laisser convaincre pour un film aussi basique. loin du sursaut, les pauses sont assez évidentes pour connaître le moment où les frissons sont censés surprendre. etude de la musique venant mettre en exergue les envies des réalisateurs. buzz de la boisson renforçant son envie de se coucher plutôt que de continuer le film, cachant deux trois bâillements dans son t-shirt bien trop large. you getting crazy already, i’ve heard nothing. probablement un bruit du téléviseur, si seulement elle était plus concernée pour apporter l’argument ultime. only rat i see is on this room. à en ricaner de sa bêtise.
soirée qui passe à une vitesse folle alors que les couleurs éclatantes du téléviseur suffisent pour vous divertir le temps d'une soirée. un verre alcoolisé à la main, le derrière confortablement installé sur le canapé, et ne pas pouvoir s'empêcher de lancer that's sooo us! à youra à chaque fois que les bombasses à l'écran font quelque chose de classe. l'idée d'être effrayée est loin derrière vous, et de toute façon, tu n'es pas trop film d'horreur : c'est plutôt les tueurs qui devraient avoir peur de toi ; tu n'hésiterais certainement pas à crever l'oeil du premier inconnu qui essaye de s'introduire chez vous avec ton talon. ils ont bien plus à y perdre que toi.
mais l'ambiance légère semble redescendre quand un curieux bruit semble trancher avec vos rires et vos plaintes. aux premiers abords, tu es plutôt du côté des sceptiques. yeah thats prob a rat... or e.t. trying to enter by our back door. nothing to— et un deuxième bruit, un peu plus fort, viens t'interrompre. theresakilleroutsidehesgonnakillusomg presque incompréhensible vu la vitesse à laquelle tu débites ta phrase. tu te redresses d'un coup, le verre déposé précipitamment sur la table. ... can anyone check? just to be sure. i don't want to die first. tu préfères que tes amies, plus responsables, y aillent à ta place. sinon, tu t'y rendras avec une batte de baseball, et qu'aucun livreur uber eats ne soit là quand tu ouvres la porte : il se la prendra en pleine tête.
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